La rémunération de tes artistes favoris, comment ça se passe ?
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La rémunération des artistes sur les plateformes de streaming est plus complexe que ce que l’on pourrait imaginer et se fait en plusieurs étapes.
Tout d’abord, chaque plateforme doit générer de l’argent avant de pouvoir le distribuer.
Pour ce faire, elles proposent diverses options. Un abonnement gratuit qui devient rentable pour la plateforme au moyen des publicités ou encore des abonnements payants à différents tarifs (que tu trouveras à moindre coût chez Sharit😉).
Une fois que l’argent a été généré, il est départagé en fonction des nécessités. En général, on dit qu'environ 1 tiers de la totalité des gains est récupéré par la plateforme elle-même, tandis que les 2 tiers restants ont pour fonction de rémunérer les artistes ou plutôt les “ayants droit”, c'est-à-dire, les maisons de disques, les labels…
Alors concrètement, comment est-ce qu’on rémunère les artistes ?
Pour le moment, il existe deux moyens phares de rémunération des artistes sur les plateformes de streaming : Le MCPS (Market Centric Payment System) et l'UCPS (User Centric Payment System).
MCPS, UCPS, mais qu’est-ce que c’est ?
Les revenus générés par les écoutes en streaming sont aujourd’hui répartis aux ayants droit au prorata de leur part de marché (nombre d’écoutes générées sur le catalogue de l’ayant droit rapporté à l’ensemble des écoutes générées sur la plateforme), c’est le MCPS. En d’autres mots, ce mode de répartition met en avant les propositions artistiques dont l’audience est la plus engagée et contribue à guider les revenus du streaming vers les titres écoutés par les utilisateurs intensifs des services de musique en ligne. C’est le mode de rémunération le plus utilisé actuellement par les plateformes.
Ainsi, le prix d’une lecture en streaming est fluctuant et dépend de nombreux facteurs et acteurs autour de l’artiste. Par exemple, Spotify rémunère en moyenne 0,0039 euros par lecture, mais ce montant est susceptible de varier d’un artiste à l’autre. Deezer, lui, rétribue en moyenne 0,005 euros.
Ce système est loin d’être équitable pour tout le monde et est largement critiqué par les artistes.
Et l’UCPS dans tout ça ?
En réponse à l’iniquité du système, Deezer teste depuis 2020 un modèle où les artistes seraient rémunérés justement, en fonction de leur succès sur la plateforme : User Centric Payment System (UCPS) avec pour slogan « Pay Who You Play » Paye celui que tu streames.
En d’autres mots, c’est répartir le montant hors taxes de chaque abonnement en fonction des écoutes réelles de l’utilisateur : l’abonnement de l’utilisateur est distribué uniquement aux ayants droit des titres qu’il écoute, ce qui est un moyen de répartition beaucoup pour équitable pour tout le monde. Actuellement, seul Tidal utilise ce système grâce à “Hif Plus”, son abonnement spécial qui permet ce procédé. La législation l’étudie encore, pour décider si l’on rend ce modèle obligatoire ou non.
Source : Illustration extraite de l’étude CNM / Deloitte
Qu'en disent les principaux concernés ?
Le MCPS représentant le système de paiement le plus utilisé, les plateformes ont pu être les témoins d’un évident mécontentement provenant des artistes.
Et c'est surtout Spotify qui s’est fait taper sur les doigts.
En effet, ces derniers ont manifesté leur colère à propos de leur rémunération à plusieurs reprises, jusqu’à en créer un mouvement appelé “Justice at Spotify” et une pétition correspondant à leur requête : changer de modèle économique pour passer à l’UCPS. Dans cette dernière, ils proclament “Nous demandons à Spotify d’augmenter le paiement de royalties et d'assurer la transparence.”.
Le mouvement fera le tour des plateformes avec une quantité démesurée de tweets, une multitude de publications et de stories sur Instagram mais également des manifestations dans plusieurs pays, au pied même des locaux Spotify.
Mais que répondre à ça ?
En réponse à cette polémique, plusieurs plateformes tentent dorénavant de s’approcher au mieux de l'UCPS, afin de rémunérer plus équitablement les artistes.
Le gouvernement, lui, tend à imposer le système de paiement “UCPS” aux différentes plateformes de streaming, mais ce n’est pas une mince affaire. Cela implique de nombreux changements qui prennent du temps à se mettre en place. Cependant, ils veillent principalement à ce que deux règles primordiales dans l’industrie musicale soient respectées : faire vivre la diversité culturelle, et assurer un niveau “correct” de rémunération des artistes, enfin… plus ou moins.